3 - Conséquences et adaptation

Les différentes régions du monde sont déjà confrontées aux conséquences directes et indirectes du changement climatique. Selon l’exposition et la vulnérabilité des populations, les risques sont plus ou moins importants.

Dans ce chapitre, vous découvrirez :

  • les notions de risques climatiques, d’enjeux vulnérables et d’aléas climatiques ;
  • l’aggravation des risques climatiques ;
  • les conséquences directes et indirectes du changement climatique ;
  • les leviers d’action sur les conséquences du réchauffement climatique.
  • Objectif :

    comprendre les effets du changement climatique, les possibilités d’adaptation et de résilience.

  • Durée :

    1 h 30

Partie 1 sur 5 : 1 - Les risques climatiques

Sous-partie 1 sur 2 : a. Définitions

Les risques participent à l’histoire et à l’évolution de notre planète. Ils produisent des effets sur l’homme et l’environnement dans lequel il évolue. Parmi ces risques, certains sont d’origine climatique. L’une des conséquences du changement climatique est l’évolution du niveau de risque climatique.

Mais qu’entend-on par risque climatique ?

Regardez la vidéo Tempête Gérard dans le Pas-de-Calais, la Hem sort de son lit et entraîne d’importantes inondations (57 s).​

Début 2023, dans le Pas-de-Calais, les pluies continues liées à la tempête Gérard ont fait monter le niveau des cours d’eau.​

Les villages à proximité ont subi des​ inondations.

Cette vidéo nous présente les dommages causés par un phénomène climatique (un aléa) sur une population et des biens (les enjeux). Chaque année, des territoires subissent des inondations, des feux de forêts, des tempêtes. Les dégâts sont parfois très importants. Mais, face à ces aléas, les risques liés ne sont pas les mêmes. Précisons la notion de risque par cet exemple d’inondation.​

L’aléa

Un épisode de pluie torrentielle (aléa climatique) peut être à l’origine d’une crue, c’est-à-dire d’un accroissement brutal du débit d’un cours d’eau. Cette crue peut entraîner une inondation. Ce phénomène naturel est appelé un aléa hydrologique.​

[Crédit 2]

Les enjeux

Les populations, les biens, les activités économiques et les écosystèmes situés à proximité du cours d’eau sont plus ou moins exposés aux inondations. On parle d’enjeux exposés.​

Selon leur capacité à se protéger, les enjeux exposés sont plus ou moins vulnérables face à ce danger d’inondation : ils peuvent être plus ou moins sensibles à l’eau et plus ou moins capables de répondre à l’inondation pour se prémunir des dommages.

[Crédit 3]

Le risque

L’inondation est potentiellement une source de danger pour les populations et les biens : destruction des équipements et des structures, mise en danger de la population. On parle alors de risque pour les enjeux exposés. Le risque pour une population découle donc directement des enjeux exposés et de leur vulnérabilité.

[Crédit 4]

On définit le risque en associant l’aléa, phénomène naturel potentiellement dangereux, et un enjeu exposé qui présente une vulnérabilité.

 Regardez le schéma pour mieux comprendre.​​

Aléa
Phénomène naturel d’inondation plus ou moins fort

[Crédit 5]

Enjeux
Personnes, biens et activités susceptibles d’être inondés

[Crédit 6]

Risque
Risque d’inondation plus ou moins fort

[Crédit 7]

Le risque créé par un aléa climatique dépend de :

  • l’intensité et de la fréquence de l’aléa climatique (intensité des pluies entraînant la crue et les inondations) ;
  • l’exposition d’enjeux vulnérables (proximité des habitations du cours d’eau, capacité à se protéger d’une crue, etc.).

Le risque n’existe que s’il y a ces enjeux exposés (maisons et habitants proches du cours d’eau). La mesure du risque se réalise par :

  • la fréquence, l’intensité et la nature de l’aléa ;
  • l’estimation des personnes exposées et de la valeur des enjeux ;
  • l’estimation de la vulnérabilité, c’est-à-dire la résistance physique de ces biens face à un aléa.

[Crédit 8]

Risque = situation de danger potentiel dans laquelle un enjeu vulnérable est exposé à un aléa.

Selon le cas, un aléa peut avoir des conséquences positives ou négatives. Prenons deux exemples.

  1. De fortes averses de neige peuvent :
    • bloquer des accès routiers et donc perturber l’activité humaine en plaine et en vallée (négatif) ;
    • entraîner un enneigement important en montagne et assurer aux stations de ski leur activité économique d’hiver (positif).
  2. Des inondations peuvent :
    • avoir des conséquences dramatiques pour les populations exposées (négatif) ;
    • dans certains cas, bénéficier aux cultures agricoles environnantes. Jusque dans les années 1960, les crues du Nil étaient vitales pour les cultures locales (positif).

Selon l’exposition des populations et des biens, les risques peuvent être différents.

Par exemple :

  • une tempête peut endommager les infrastructures et mettre directement en danger les populations. Mais elle peut aussi endommager les lignes électriques. Des zones d’habitation, même éloignées, subiront alors les effets indirects de cette tempête par les coupures d’électricité ;
  • un feu de forêt, conséquence indirecte d’une sécheresse, peut bloquer des accès routiers ou ferroviaires, stoppant ainsi les passages de personnes et de marchandises. Les zones, plus desservies à cause de ces blocages, seront aussi impactées économiquement par l’incendie.

Dans certains cas, les pertes potentielles sont tellement importantes que l’on parle de risques majeurs.

 Pour approfondir la notion de risque, regardez la vidéo suivante sur ce qu’est un risque majeur (2 min 43 s).


1. Un risque climatique n’est pas indépendant d’un enjeu exposé.​
2. Un risque climatique dépend d’un aléa climatique.​
3. Pour un aléa donné, plus l’enjeu exposé est vulnérable, plus le risque est important.​
4. Un aléa climatique ne génère pas toujours un risque.​
5. Un aléa n’est pas dépendant de l’enjeu exposé.​

Partie 1 sur 5, sous-partie 2 sur 2 : b. L'aggravation des risques climatiques

Risque climatique et changement climatique
Dans la précédente partie, nous avons vu que le risque climatique dépend d’un aléa et d’un enjeu exposé et vulnérable.

On peut distinguer deux types d’aléas climatiques selon leurs dynamiques temporelles : les extrêmes climatiques et les évolutions tendancielles. Par exemple, l’érosion des côtes peut se manifester lors de tempêtes ou petit à petit, du fait du transport du sable par les vagues et les courants au fil des ans.

Le changement climatique a des effets sur les aléas via :

  • les évènements extrêmes climatiques tels que sécheresses, vagues de chaleur, tempêtes, cyclones, vagues de froid, pluies torrentielles, etc. qui peuvent subir une modification de leur fréquence et de leur intensité par le climat qui change ;
  • les évolutions tendancielles que sont l’élévation des températures moyennes de l’air, l’évolution du régime des précipitations, l’élévation du niveau de la mer, la diminution de l’enneigement, etc.

Il est important de noter que les évolutions tendancielles peuvent favoriser des évènements extrêmes. Par exemple, l’augmentation des températures moyennes se traduit par des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses.

Exemples de dommages engendrés par des aléas sur des enjeux exposés :

Quartiers d’habitation inondés

[Source 10]

Réseau câblé détruit par une tempête

[Source 11]

Plantations victimes d’une sécheresse

[Source 12]

Les conséquences du changement climatique sont multiples en matière de risques. Pour mieux comprendre ce propos, prenons deux exemples.

Un extrême climatique : la canicule

L’augmentation de l’intensité et de la fréquence des canicules est un facteur aggravant des risques climatiques.

Si l’on se réfère à la période d’avant l’ère industrielle (milieu du 19e siècle) :

  • pour une augmentation des températures moyennes de 1,5 °C, la fréquence des canicules décennales (ayant une probabilité de 1/10 de se produire chaque année) sera multipliée environ par 4 en moyenne dans le monde ;
  • pour une augmentation des températures moyennes de 2 °C, la fréquence des canicules décennales (ayant une probabilité de 1/10 de se produire chaque année) sera multipliée environ par 6 en moyenne globale.

Une évolution tendancielle : l’élévation du niveau moyen des océans

[Crédit 13]

Plusieurs facteurs cumulés viennent augmenter le niveau moyen global des mers :

  • la dilatation de l’eau, liée à l’accumulation de chaleur dans les océans ;
  • la fonte des glaces terrestres (calottes glaciaires, glaciers de montagne), qui alimente en grandes quantités les mers et océans en eau douce ;
  • le pompage des eaux souterraines et la création de barrages sur les continents, dans une moindre mesure.

Alors qu’il était stable en moyenne globale depuis 3000 ans, le niveau de la mer s’élève à nouveau depuis le début du siècle dernier. Selon le GIEC, il a augmenté de 20 cm entre 1901 et 2018.

D’ici 2100, le niveau moyen des océans s’élèvera à nouveau de 30 cm à 1 m selon les différents scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, et peut-être davantage en cas de fonte rapide de l’Antarctique ou du Groenland.

[Crédit 14]

À mesure que le niveau marin s’élèvera, ces conséquences deviendront de plus en plus perceptibles, jusqu’à devenir un risque majeur pour la société :

  • l’aggravation des submersions marines lors de tempêtes, de cyclones et même à marée haute ;
  • l’érosion du littoral et le recul du rivage (trait de côte) ;
  • la salinisation de nappes phréatiques et d’estuaires.

Les risques climatiques peuvent donc être aggravés par des activités humaines.

Symbole de l’érosion côtière, l’immeuble Le Signal à Soulac-sur-Mer (Gironde) a été construit dans les années 1960, à environ 200 mètres de la mer. Il a été démantelé début 2023 alors qu’il se trouvait très proche de la mer.

[Crédit 15]

Le changement climatique a donc des effets sur les aléas climatiques, potentielles sources de danger pour les populations et les biens exposés et vulnérables.

Une chaîne de risques

Comme nous l’avons vu précédemment, le changement climatique peut avoir des conséquences directes sur les populations : inondations, sécheresses, vagues de chaleurs plus fréquentes et plus intenses sont autant de phénomènes extrêmes auxquels les sociétés doivent faire face.

 Regardez la vidéo Réchauffement climatique : montée des eaux et tempêtes ? (1 min 25 s)

L’une des conséquences du réchauffement climatique est la fonte des glaciers, phénomène entraînant la montée du niveau des océans.
Cela se traduit par des niveaux d’eau plus importants lors des tempêtes ou des cyclones.

Les conséquences d’une montée du niveau moyen des océans peuvent se traduire par des risques qui s’enchaînent.

Les risques en cascade liés à une élévation du niveau des océans sont :

  • des submersions marines de certains territoires côtiers ;
  • des endommagements des infrastructures du bord de mer ;
  • des problèmes d’approvisionnement, problèmes sanitaires ;
  • des tensions sociales et économiques.

Des risques accentués par la main de l’homme

Les activités humaines sont responsables du changement climatique. Elles sont donc à l’origine de l’aggravation des aléas climatiques. Mais elles peuvent également accentuer les impacts de ces aléas climatiques. L’urbanisation (extensions des zones construites, des réseaux de transports) et la pression démographique (nourriture, logement, etc.), ont pour effet d’exposer et de rendre vulnérables davantage de personnes et d’infrastructures aux risques, lorsque survient un épisode extrême climatique.

Autres exemples :

La déforestation, d’une part, et l’imperméabilisation des sols, d’autre part, amplifient les phénomènes d’inondation, de certains glissements de terrain et de coulées de boue.

[Crédit 17]

La densification des zones habitées en bordure de mer accentue le risque de submersion marine. Comme dans de nombreuses villes, un plan de prévention des risques littoraux a été mis en place à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

[crédit 18]

Les risques en cascade peuvent aller plus loin et affecter l’ensemble de la société : cela peut se traduire par des catastrophes humanitaires ou économiques.

 Observez le schéma du GIEC qui montre des exemples de risques en cascade pour la sécurité alimentaire.

Les risques climatiques (inondations, sécheresses et chaleurs plus fréquentes et plus intenses) peuvent entraîner des risques qui s’enchaînent :

  1. Une dégradation de la santé et de l’humidité des sols peut entraîner des pertes de production et de qualité alimentaire, et engendrer une modification des prix. Les conséquences peuvent être des difficultés d’accès à la nourriture, voire une malnutrition. La qualité de vie et la santé sont altérées ;
  2. Des maladies infectieuses peuvent se développer et altérer la capacité de travail, entraînant une diminution des revenus des ménages. Cette baisse des revenus peut avoir des conséquences sur l’accès à la nourriture.

L’homme, responsable du changement climatique par ses activités, augmente les risques climatiques. L’aggravation des aléas climatiques associée à des enjeux de plus en plus exposés et vulnérables peut entraîner des risques en cascade et aboutir à des catastrophes humanitaires.

Partie 2 sur 5 : 2 - Les effets du changement climatique dans le monde et en Europe

Sous-partie 1 sur 2 : a. Dans le monde

Les conséquences directes du changement climatique

Si les phénomènes météorologiques ont toujours existé, le changement climatique modifie leur fréquence, leur durée et leur intensité. Par exemple, d’après France Assureurs, dans les 30 prochaines années, le réchauffement de notre planète contribuera pour plus d’un tiers (35 % soit 24 milliards d’euros) à l’augmentation des sinistres climatiques en France.

[Crédit 20]

[Crédit 21]

Parmi les conséquences directes du changement climatique à l’échelle mondiale, on note la modification de la fréquence et de l’intensité des canicules, des sécheresses et des inondations.

L’Inde et le Pakistan ont affronté des températures montant jusqu’à 51 °C en mars-avril 2022.

En 2020, ce sont l’Indonésie, les États-Unis et la Chine qui ont subi le plus de catastrophes naturelles.

L’inégalité des pays face aux risques naturels

Ces évènements climatiques touchent aussi bien les pays développés que les pays en développement. Mais leurs conséquences sont, en termes humains, beaucoup plus lourdes sur les pays pauvres ou en développement que sur les pays industrialisés. Les pays pauvres, plus vulnérables, ont des systèmes de prévention et d’alerte moins performants. Ils ont également plus de difficultés pour reconstruire les infrastructures.

[Crédit 22]

Les évènements extrêmes climatiques : des conséquences en cascade

Si les aléas climatiques ont des conséquences directes facilement identifiables, ils ont aussi des impacts indirects parfois moins visibles. Ils sont cependant bien réels, que ce soit sur la santé, l’économie ou les infrastructures.

 Quelles sont les conséquences sanitaires, économiques et financières du changement climatique ? Retournez les cartes pour le découvrir. 

La fréquence de ces phénomènes climatiques extrêmes pourrait faire basculer 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté d’ici 2030.

Certains modes de développement, notamment l’urbanisation rapide, augmentent les risques de catastrophe. L’Organisation des Nations unies estime que plus des deux tiers de la population mondiale vivront en ville à l’horizon 2050. D’après le rapport Aftershocks (2018), cette tendance pourrait mettre en danger 1,3 milliard de personnes et 158 000 milliards de dollars de biens, en raison des inondations fluviales et côtières.

D’autres conséquences de ces phénomènes climatiques extrêmes sont redoutées : l’insécurité alimentaire et les pénuries d’eau, voire des conflits.

Regardez cette vidéo de France 2 sur une famine causée par le réchauffement climatique à Madagascar (1 min 23 s).

Exemple de conséquences en cascade : les sécheresses consécutives et les inondations sont désastreuses pour les cultures et aggravent le risque de famine. Les pays vulnérables (entre autres à cause de systèmes politiques défaillants) comme Madagascar, la Somalie, Haïti, le Kenya, l’Afghanistan, le Guatemala… sont particulièrement touchés.

Les conséquences du changement climatique sont désormais concrètes. Selon le GIEC, ce sont entre 3,3 à 3,6 milliards de personnes qui sont directement touchées par le changement climatique.

Partie 2 sur 5, sous-partie 2 sur 2 : b. En Europe

L’Europe n’est pas épargnée par les effets du changement climatique.

 Cliquez sur les points de la carte pour découvrir des conséquences du changement climatique, ces dernières années, dans différents pays d’Europe.

[Crédit 24]

Le rapport du CNRS d’octobre 2022 indique que les effets du changement climatique vont se faire sentir particulièrement en Europe.

L’été 2022 a été celui de tous les extrêmes, que ce soit les tempêtes, les inondations, les sécheresses, les incendies ou les épisodes de canicule. En juillet et en août, nous avons assisté à une multiplication de ces phénomènes climatiques extrêmes, notamment des sécheresses et des canicules.

Quand parle-t-on de sécheresse ?

Il s’agit d’une « période de temps anormalement sec suffisamment longue pour causer un grave déséquilibre hydrologique […]. La sécheresse météorologique se définit comme une période présentant un déficit anormal des précipitations ». (Glossaire GIEC)

En plus de l’insuffisance des précipitations, l’augmentation de l’évapotranspiration lors des périodes chaudes va provoquer une diminution d’humidité du sol. Les nappes d’eau souterraines peuvent alors être exploitées, mais ces ressources ne sont pas infinies. Les sécheresses touchent donc la végétation, les sols et les nappes phréatiques, les cours d’eau.

Lorsqu’elles sont sévères, les sécheresses peuvent avoir des conséquences directes sur une production agricole. L’irrigation peut alors constituer une solution, mais elle est limitée par la disponibilité en eau, elle-même compromise par le réchauffement climatique. Lorsqu’elles sont pluriannuelles, les sécheresses peuvent affaiblir la végétation, assécher les nappes phréatiques, voire déséquilibrer les écosystèmes.

En Europe, les sécheresses impactent de nombreux domaines : l’environnement mais aussi la santé, l’alimentation, les transports, etc.

Regardez la vidéo d’un village englouti par les eaux, qui a refait surface 30 ans plus tard à cause de la sécheresse (3 min 2 s).

L’année 2022 a connu une sécheresse sévère.

Ces périodes de sécheresse vont se multiplier et affectent dorénavant toute l’Europe :

  • au sud de l’Angleterre, le mois de juillet a été le plus sec jamais enregistré ;
  • les Pays-Bas ont décrété officiellement une « pénurie d’eau » et ont imposé des restrictions à l’agriculture et à la navigation ;
  • l’Espagne et le Portugal n’ont jamais été aussi arides depuis un millénaire.

En Europe, le monde agricole est particulièrement touché. Le manque d’eau généralisé a un impact direct sur le développement des cultures, que ce soit les arbres fruitiers, le maraîchage, les céréales ou les oléagineux, etc.

La production brute de céréales devrait chuter de 4 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

La production de maïs chute encore plus fortement. On prévoit une baisse de 13,7 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Selon le GIEC, le rendement du maïs baisserait de moitié à 3 °C de réchauffement climatique.

Ces difficultés des agriculteurs face à la sécheresse ont des conséquences directes sur la disponibilité ou le coût des denrées alimentaires pour l’ensemble des consommateurs européens.

Le changement climatique modifie les caractéristiques des évènements climatiques. Par exemple, on peut observer à un endroit donné une période de sécheresse en été, suivie d’une période de fortes pluies. Ces pluies violentes ruissellent et n’alimentent pas les nappes phréatiques, mais elles entraînent des inondations.

Quand parle-t-on d’inondation ?

Les inondations sont dues à des crues des rivières, des torrents de montagne et des cours d’eau intermittents méditerranéens, à des remontées de nappe, à des ruissellements urbains et agricoles, ainsi qu’à des submersions marines au-delà des limites du rivage de la mer.

Le climat qui évolue a aussi pour conséquence une augmentation de la fréquence et de l’intensité des précipitations en Europe, comme dans le reste du monde. Notre atmosphère plus chaude contient plus de vapeur d’eau engendrant de plus en plus d’inondations pluviales.

 Regardez la vidéo Des dizaines de morts dans des intempéries en Allemagne, de nombreux disparus (1 min 42 s).

Avec des impacts de plus en plus importants du changement climatique, les sociétés ont de plus en plus de difficultés à s’adapter. Avec des aléas climatiques plus fréquents et plus intenses, des sociétés de plus en plus exposées et vulnérables, il se dessine un cycle, une boucle négative qui aggrave les risques de catastrophes. Le défi est maintenant de sortir de cette boucle négative et de construire une boucle vertueuse.

Partie 3 sur 5 : 3 - La situation en France

Sous-partie 1 sur 4 : a. Projections climatiques

Météo France a produit de nouvelles projections climatiques de référence en France, en 2021. Elles dessinent un climat très différent dans les prochaines décennies. La France s’est déjà réchauffée de 1,7 °C depuis 1900. Dans les villes, on atteint les 2 °C. Dans les Alpes, on atteint les 2,7 °C. À la fin du siècle, la température annuelle moyenne pourrait alors être plus élevée de 3,9 °C par rapport à aujourd’hui, si les émissions de gaz à effet de serre restent inchangées.

Les effets du changement climatique se présentent sous différentes formes. Par exemple :

  • des submersions marines au niveau des côtes de la France métropolitaine ;
  • des îlots de chaleur dans les villes ;
  • des crues et des inondations ;
  • des cyclones et des ouragans plus intenses dans les outre-mer ;
  • une baisse de l’enneigement dans tous les massifs montagneux ;
  • des feux de forêt, en particulier dans le sud de la France ;
  • des sécheresses.

[Crédit 27]

 Regardez la vidéo de Météo France qui éclaire le climat en France jusqu’en 2100 (41 s).

Partie 3 sur 5, sous-partie 2 sur 4 : b. Les canicules 

La France est de plus en plus touchée par des aléas climatiques. La multiplication des canicules en est un exemple.

La canicule est définie comme un niveau de très fortes chaleurs le jour et la nuit pendant au moins trois jours consécutifs. La définition de la canicule repose donc sur deux paramètres : la chaleur et la durée.

Les canicules : un danger pour la santé

Les effets des canicules sur la santé humaine varient en fonction de l’humidité de l’air ou de la situation géographique. Au-delà de certaines limites, les conditions climatiques sont un danger pour la santé.

[Crédit 29 Le monde sans fin Jancovici, Blain © Dargaud, 2023]

 Regardez la vidéo Afflux d’appels et de patients aux urgences de Chalon-sur-Saône à cause de la chaleur de France 3 Bourgogne-Franche-Comté, en juillet 2015 (41 s).

Les canicules peuvent aussi avoir des conséquences sur nos infrastructures de transport ou d’énergie.

Dans le domaine ferroviaire, les rails peuvent monter en température et se dilater. En cas de plus fortes chaleurs, cette dilatation peut entraîner la déformation du rail de plusieurs centimètres, ce qui représente un véritable problème de sécurité pour la circulation des trains.

[Crédit 31]

 Pour mieux comprendre le phénomène de la dilatation des rails, regardez la vidéo (1 min 16 s).

Pour s’adapter à ces évènements climatiques, la SNCF procède à des mesures régulières de la température des rails. Une réduction de la vitesse ou un arrêt des trains sur la ligne peuvent être envisagés pour prévenir les accidents.

Partie 3 sur 5, sous-partie 3 sur 4 : c. La sécheresse

En été 2022, la Bretagne, région qui ne souffre généralement pas de déficit pluviométrique, a été en alerte de niveau bas des nappes phréatiques.

Observez les cartes de la Bretagne sur l’état d’alerte des quatre départements.

La carte de 2021 indique un état de vigilance pour deux départements (l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan). La carte de 2022 indique un état de crise pour les quatre départements bretons.

[Crédit 33]

Les phénomènes de sécheresse, associés à une vague de chaleur et à des vents, favorisent aussi d’autres phénomènes extrêmes : les incendies. 90 % des feux sont d’origine humaine, ces feux sont aggravés par la nature des boisements et leur gestion est complexifiée par le nombre croissant d’habitations dans les zones forestières. Les conditions propices aux incendies sont en augmentation dans le nord de la France.

En 2022, la France a connu de nombreux épisodes d’incendie qui ont détruit plusieurs dizaines de milliers d’hectares d’espaces naturels. Si ces phénomènes ne sont pas nouveaux, ils ont été particulièrement intenses en 2022 et ont touché des zones géographiques qui ne le sont pas habituellement.

La Bretagne ne fait pas exception. Une vague de sécheresse, exceptionnelle et inédite pour cette région, associée à des vents persistants, ont entraîné la destruction par incendies de plus de 1 700 hectares de landes.

En revanche, le département du Var n’a pas vu d’augmentation de ses surfaces incendiées depuis plus de vingt ans alors que le climat a changé. Des mesures de protection et de prévention des incendies ont été mises en place.

 Regardez la vidéo de Ouest-France sur cet incendie des monts d’Arrée – Finistère (2 min 38 s).

Les incendies ont des impacts sur l’environnement. Ce sont des conséquences directes du changement climatique, par exemple :​

  • suppression d’espaces naturels (forêts, landes) dénaturant le paysage et diminuant des puits de carbone ;​
  • émissions de gaz à effet de serre supplémentaires liées aux feux de forêt.​
  • destruction d’espèces animales et végétales ;​
  • altération de la qualité de l’eau ;​
  • érosion plus forte des sols et glissements de terrain ou avalanches en montagne, etc.​

Les incendies ont aussi des impacts sur l’homme. Ce sont des conséquences indirectes du changement climatique, par exemple :​

  • des conséquences sanitaires (pollution de l’air, conséquences psychiques) ;​
  • des conséquences économiques (une baisse de la production de bois ou de l’activité touristique par des sites détruits ou des accès bloqués, une augmentation des moyens de protection contre les incendies, la pollution de l’air, etc.) ;​
  • des conséquences sociales (des habitats et des biens détruits, des personnes devant quitter leur logement, des outils de travail détruits, des sites qui ne peuvent plus accueillir le public).

Les sécheresses ont aussi des effets indirects.

Elles fragilisent les constructions et provoquent des fissures dans les habitations.

En effet, les phénomènes climatiques impactent certains sols, c’est notamment le cas pour les sols argileux. Quand il pleut longtemps, l’argile se gorge d’eau et augmente de volume (elle gonfle).
Au contraire, en période de sécheresse, sa teneur en eau est faible et elle se rétracte.

 Regardez le reportage de France 2 sur la canicule et ses effets sur les habitations (2 min 4 s).

Partie 3 sur 5, sous-partie 4 sur 4 : d. Connaître les risques

 Vous souhaitez connaître l’exposition de votre habitation aux risques naturels et technologiques majeurs ?

Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ont conçu un outil qui présente ces différents risques à l’échelle locale.

Découvrez si votre habitation est exposée aux risques naturels et technologiques majeurs sur le site Géorisques (nouvel onglet).

[Crédit 36]

Partie 4 sur 5 : 4 - L'adaptation au changement climatique

Sous-partie 1 sur 3 : a. Définition

Hausse des températures, vagues de chaleur, précipitations et sécheresses extrêmes… Face aux impacts du changement climatique, des mesures doivent impérativement être prises pour limiter ses conséquences pour les personnes, les biens, les activités économiques et les écosystèmes. C’est ce qu’on appelle l’adaptation. Globalement, l’adaptation progresse mais elle reste en retard par rapport à l’ampleur du changement climatique.
Mais de quoi parlons-nous exactement ?

 Regardez la vidéo Comprendre l’adaptation au changement climatique (1 min 13 s).

Pour réduire les effets du changement climatique, nous avons deux possibilités complémentaires : l’atténuation et l’adaptation.

L’atténuation, c’est agir pour réduire les causes du changement climatique, c’est donc diminuer nos émissions de gaz à effet de serre (voir chapitre 2). Cependant, même si nous atteignons la neutralité carbone, ceux-ci ne vont pas disparaître instantanément de l’atmosphère terrestre.
C’est pourquoi il faut utiliser d’autres moyens d’actions en complément.

L’adaptation, c’est faire face aux conséquences, c’est agir pour éviter ou atténuer les dommages, ou encore pour tirer parti de nouvelles possibilités. C’est par exemple :

  • limiter l’aménagement en bord de mer pour réduire les conséquences des submersions et de l’érosion des côtes ;
  • aménager les villes pour supprimer les îlots de chaleur et mieux supporter le climat futur ;
  • changer les modes de production agricole pour réduire la pression sur la ressource en eau tout en garantissant une production suffisante pour l’alimentation ;
  • protéger les personnes fragiles des canicules, des vagues de froid.

La complémentarité de ces deux leviers doit permettre de casser la boucle négative d’une modification du climat et d’une exposition plus forte d’enjeux vulnérables.

Partie 4 sur 5, sous-partie 2 sur 3 : b. Les barrières et limites

Plus le changement climatique est important, plus l’adaptation est difficile.

De la vitesse et de l’ampleur du changement climatique dépendra notre capacité – et celle des écosystèmes – à s’adapter. Il s’agit là d’une première limite à notre adaptation. Par exemple, il n’y a pas de solutions d’adaptation connues pour les coraux tropicaux au-delà de 2 degrés de réchauffement global.

Les récifs coralliens tropicaux sont bâtis par de petits animaux appelés polypes qui vivent en symbiose avec des micro-algues. On estime qu’ils abritent 30 % de la biodiversité marine. ​
Sous l’effet du stress, causé notamment par la hausse de la température des eaux marines, les coraux peuvent perdre ces micro-algues. Ils perdent alors leur couleur et dépérissent.

Des coraux avant et après blanchiment

[Crédit 38]

Des limites et barrières sociales

Il existe des solutions efficaces, faisables pour adapter les sociétés humaines au climat qui change. Mais elles ne sont pas forcément accessibles. Toutes les populations n’ont pas les mêmes moyens de s’adapter au changement climatique ou d’en atténuer les effets. À l’échelle d’un pays, certaines populations souffrent de pauvreté, de la faim, de manques de soin, d’éducation, certaines souffrent d’un manque d’eau potable ou d’énergie.

Que ce soit à l’échelle mondiale ou à l’intérieur d’un pays, ces inégalités peuvent aggraver les vulnérabilités face aux conséquences du changement climatique.
C’est pourquoi articuler les politiques climatiques et les politiques sociales permet de réduire ces inégalités et de rendre plus accessibles les solutions d’adaptation.

Des limites et barrières financières

Nombre d’états ont mis en place des plans d’adaptation aux changements climatiques. Mais le coût de cette adaptation est élevé et les besoins de financement sont colossaux.

En septembre 2022, au sommet de Rotterdam consacré à l’adaptation climatique en Afrique, plusieurs dirigeants africains ont dénoncé l’absence des chefs d’État des pays industrialisés, considérés comme principaux pollueurs de la planète. Ils ont plaidé en faveur d’une « justice climatique » et d’une équité économique et sociale vis-à-vis de l’Afrique.

Lors de la COP21 en 2015, les pays développés se sont engagés à apporter une aide financière pour soutenir les efforts des pays en développement, dans la lutte contre le changement climatique et dans la mise en place de plans d’adaptation.

[Crédit 39]

Cependant, d’après le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) du 22 novembre 2022, les besoins annuels d’adaptation dépassent largement les engagements financiers des pays.

Lors de la COP27, les États membres ont fixé un « nouvel objectif collectif chiffré sur le financement du climat » en 2024, en tenant compte des besoins et des priorités des pays en développement.

Des limites et barrières techniques

Des actions d’adaptation peuvent paraître judicieuses ou suffisantes à un moment donné, mais inadaptées quelques années plus tard. Il arrive aussi que des actions soient mises en œuvre sans prendre en compte le changement climatique. C’est ce qu’on appelle la mal-adaptation.

Les conséquences du changement climatique augmentent la dimension et la fréquence des risques pour lesquels une adaptation a été envisagée.

On peut alors se retrouver dans une situation de mal-adaptation, qui correspond, par exemple, à l’une des situations suivantes :

  • le recours massif à la climatisation (qui rejette de l’air chaud), au lieu de l’investissement dans l’isolation, est une utilisation inefficace de ressources comparée à d’autres options d’utilisation ;​
  • les canons à neige utilisés pour conserver une activité dans des stations de ski sans neige. Non seulement ces canons consomment des ressources en eau et en énergie, mais ce manteau de neige recréé fond également moins bien. Il empêche l’oxygénation des sols et la repousse de la végétation.

[Crédit 40]

[Crédit 41]

Il est donc fréquent que les adaptations se heurtent à des manques de financements, mais aussi de connaissances, particulièrement dans des régions vulnérables. D’autres barrières se présentent : ressources limitées, secteur privé peu engagé, manque de volonté politique, faible prise de conscience de l’urgence, poids des habitudes et des normes socioculturelles, etc.

Partie 4 sur 5, sous-partie 3 sur 3 : c. Les potentiels

L’adaptation au changement climatique peut prendre diverses formes. La nature a un potentiel pour diminuer les risques climatiques. L’homme a aussi un potentiel d’adaptation, par exemple en modifiant les sols des villes pour favoriser l’infiltration des eaux de pluie. On parle alors de solutions fondées sur la nature.

 Regardez le film d’animation sur l’adaptation au changement climatique dans le domaine de l’eau (3 min 34 s), puis répondez aux questions.


Concernant l’eau, il est possible :

  • de favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol des campagnes en replantant des haies ;
  • de réduire le gaspillage d’eau potable en réparant les fuites des réseaux ;
  • d’arroser les espaces verts avec les eaux usées traitées ;
  • d’améliorer l’état écologique des rivières en créant des berges boisées.

Les potentiels pour s’adapter au changement climatique sont multiples. Des solutions sont trouvées dans les divers secteurs d’activité. ​

La diversification agricole ​
De plus en plus d’exploitations agricoles se tournent vers ce mode d’activité. Il consiste à introduire de nouveaux élevages ou de nouvelles cultures sur une ferme, pour contrer les effets néfastes de la spécialisation.

L’agroécologie
Il s’agit de concevoir une production agricole diversifiée et moins impactante pour l’environnement, par exemple en diminuant les produits phytosanitaires, en préservant l’eau et les sols, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

L’agroforesterie
« L’agroforesterie est l’association d’arbres et de cultures ou d’animaux sur une même parcelle. Cette pratique ancestrale est aujourd’hui mise en avant car elle permet une meilleure utilisation des ressources, une plus grande diversité biologique et la création d’un microclimat favorable à l’augmentation des rendements.

Plusieurs systèmes existent : formes bocagères, prés-vergers, prés-bois, alignements de peupliers ou encore plantations de noyers associées à l’élevage ou d’autres essences associées aux cultures. […]

Les arbres et les haies dans les champs permettent d’obtenir une diversité des espèces et des habitats, ce qui est favorable aux insectes auxiliaires des cultures et pollinisateurs.
Par ailleurs, les arbres ont la capacité d’absorber le CO2 et, durant leur phase de croissance, de stocker le carbone. Ils participent donc à atténuer les effets du changement climatique. L’agroforesterie devient ainsi une composante essentielle du projet agroécologique pour la France, contribuant également à l’initiative « 4 pour 1 000 », par enrichissement du sol en matières organiques, et stockage du carbone par les différentes parties des arbres associés aux cultures ou à l’élevage. »

Extrait de L’agroforesterie, comment ça marche ?
Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

 Regardez la vidéo Le retour de l’agroforesterie : quand les agriculteurs replantent des arbres sur les parcelles France 3 Nouvelle-Aquitaine (1 min 48 s).

Le réaménagement des villes

Dans les villes, des projets de réaménagement urbain sont mis en place pour lutter contre le réchauffement climatique, en vue de :

  • limiter l’îlot de chaleur urbain, par exemple en végétalisant ou en créant des espaces ombragés ;
  • désimperméabiliser les sols pour favoriser l’infiltration naturelle de l’eau ;
  • faciliter la captation et le stockage des eaux de pluie et ainsi limiter les apports et la consommation d’eau.

[Crédit 44]

Les changements dans nos modes de vie et notre quotidien peuvent nous paraître difficiles à supporter, surtout si la seule raison invoquée nous semble abstraite et complexe. Pourtant, les bénéfices que nous pouvons en tirer sont bien réels. S’adapter, c’est aussi améliorer le bien-être. C’est par exemple rendre les rues plus vivantes, permettre aux habitants d’avoir accès aux espaces verts ou améliorer l’attractivité des commerces situés à proximité de ceux-ci.
Lorsqu’un projet d’adaptation climatique produit des effets positifs en plus du bénéfice principal attendu en faveur du climat, on parle de co-bénéfice climatique.
Des progrès d’adaptation sont observés mais nous sommes encore en retard.

Trouver des solutions à la fois d’adaptation et d’atténuation qui permettent de lutter contre le réchauffement climatique, tout en conservant un confort personnel est possible, par exemple avec la rénovation thermique des habitations.
Isoler un habitat permet :

  • en hiver, de moins consommer d’énergie pour se chauffer et donc de réduire les émissions de GES (atténuation) ;
  • en été, de vivre dans un logement protégé de la chaleur (adaptation).


Favoriser les déplacements peu ou pas carbonés (vélo, marche à pied, véhicule électrique, etc.) permet de réduire les émissions de GES​, de fluidifier la circulation en ville et de réduire la mortalité sur les routes​​.​


Agir sur la réduction des gaz à effet de serre du secteur des transports a pour co-bénéfice de réduire également les sources de pollution de l’air ​et d’améliorer les conditions de santé publique​.


Développer la rénovation et l’isolation du parc immobilier permet de créer des emplois​ et de lutter contre la précarité énergétique et sociale.

Partie 5 sur 5 : 5 - Le développement résilient

Sous-partie 1 sur 3 : a. Définition

« Si nous voulons préserver l’équilibre de la planète et notre dignité d’Hommes, il nous faut changer. Même s’il n’y a guère d’alternatives, cette nouvelle ère qui s’ouvre à nous est riche d’opportunités. Elle est une chance à saisir, et non une croix à porter. Le travail de milliers de scientifiques met à notre disposition des centaines d’initiatives à prendre, qui, toutes améliorent notre vie. De nombreuses personnes sur la planète sont en train de prendre ces initiatives, de saisir cette opportunité. Rejoignons-les, et poussons nos décideurs à s’engager. »

Jean JOUZEL et Anne DEBROISE, Le défi climatique – Objectif : 2 °C !, Dunod, 2014

Lorsqu’un changement brutal survient, comme c’est le cas pour le changement climatique actuellement, il est nécessaire de s’adapter pour surmonter les difficultés. Il faut donc faire preuve d’un développement résilient.

Qu’est-ce que le développement résilient ?

Regardez la vidéo d’un grand entretien avec Magali Reghezza, membre du Haut Conseil pour le climat, par Intercommunalités de France (43 s).

La résilience, c’est cette capacité à rebondir, à se reconstruire après une crise et à apprendre de cette crise.
Le développement résilient au changement climatique est la mise en œuvre de stratégies pour faire face aux risques climatiques (adaptation) et d’actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (atténuation).

L’objectif de ce développement résilient est de permettre d’améliorer le bien-être des personnes et de la nature, par exemple :

  • en réduisant la pauvreté et la faim ;
  • en améliorant la santé et les moyens de subsistance ;
  • en fournissant à davantage de personnes de l’énergie propre et de l’eau potable ;
  • en préservant les écosystèmes sur terre, dans les lacs et les rivières et dans l’océan ;
  • en favorisant le développement économique et l’innovation.

Le développement résilient concerne donc l’ensemble des mesures de prévention, de préparation et de gestion d’une crise. Autrement dit, il a pour objectif de diminuer la vulnérabilité des populations face aux conséquences du changement climatique. Une meilleure gestion des risques et des crises permet de casser la boucle négative qui relie aléa et catastrophe.

Partie 5 sur 5, sous-partie 2 sur 3 : b. Les conditions

Développer la résilience nécessite d’agir de manière collective et durable, ainsi que de définir une stratégie globale et pérenne face au changement climatique.

Les principales conditions pour une mise en place d’un développement résilient à l’échelle des territoires impliquent :

  • une volonté politique, accompagnée d’objectifs ambitieux, de responsabilités partagées, d’actions massives et d’un suivi précis des actions mises en place ;
  • des investissements financiers ;
  • une participation de tous les citoyens aux prises de décisions.

Retournez les cartes pour découvrir deux exemples de stratégies de résilience territoriale.

Partie 5 sur 5, sous-partie 3 sur 3 : c. Des transformations justes et équitables

Un développement résilient n’est possible que si on réussit des transformations justes, équitables et efficaces sur le long terme. Pour lutter contre un risque de catastrophe naturelle, on doit agir à l’échelle d’un territoire et en concertation avec les différentes parties (collectivités, usagers, riverains, etc.).

Par exemple, on peut améliorer la gestion de l’eau par des aménagements plus respectueux des écosystèmes et des cycles naturels. En redonnant à nos rivières un fonctionnement naturel, on limite les crues et on sécurise les populations.

Regardez la vidéo sur une nouvelle gestion des rivières, de l’association Sauvons l’eau (1 min 37 s). 

Regardez la vidéo sur l’adaptation des Pays-Bas aux risques d’inondation et de submersion, de l’AFP (2 min 19 s).

Les Pays-Bas, dont une grande partie du territoire se situe au-dessous du niveau de la mer, construisent depuis longtemps des digues pour se protéger.

Cependant, toutes les capacités d’adaptation constante et d’actions préventives développées par les Pays-Bas ne sont pas adaptées à tous les territoires confrontés à la montée des eaux, souvent moins riches (Bangladesh, archipel des Tuvalu…).

Le développement résilient implique des actions de transformation, aussi bien dans le domaine de l’énergie que dans la protection des écosystèmes, dans l’industrie ou dans les villes.

Les travaux de recherche montrent que ces actions de transformation sont d’autant plus efficaces qu’elles sont justes et équitables.

Des analyses récentes suggèrent que le maintien de la résilience de la biodiversité et des services des écosystèmes à l’échelle mondiale dépend de la conservation efficace et équitable d’environ 30 à 50 % des terres, des eaux douces et des océans de la planète.

Dans cette logique globale, on peut trouver :

  • le développement des énergies renouvelables ;
  • une alimentation à base de plantes (non nécessairement exclusivement végétarienne) ;
  • une vision des villes et des territoires résilients ;
  • une couverture sanitaire universelle ;
  • des protections sociales.

[Crédit 50]

« En conclusion, l’objectif des 1,5 °C, qui implique une réduction des émissions de 45 % d’ici 2030 et d’atteindre le net-zéro d’ici 2050, est essentiel. Au-delà, les répercussions augmenteraient dangereusement, et certaines solutions pour s’y adapter ne suffiraient plus. La fenêtre d’action se referme doucement, et nous n’avons plus le luxe d’ignorer ces avertissements ou de nous contenter de demi-mesures. Mais il est encore possible d’agir, à tous les niveaux. Un avenir résilient est encore envisageable. Il implique d’emprunter dès maintenant le bon chemin. »

Rapport du GIEC, 2e volet : Adaptation au changement climatique, 2022